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The Midnight Walk : Notre verdict sans détour sur le jeu qui vous hante !

The Midnight Walk, la recensione di una passeggiata folk nelle tenebre

Dans un monde qui ne connaît plus la chaleur du feu, deux créatures se mettent en chemin pour apporter un nouvel espoir.

L’une des – rares – actions à la disposition de ceux qui jouent à The Midnight Walk est la possibilité de fermer les yeux et d’écouter. Dans ce cas précis, l’écran devient tout noir et l’audio s’amplifie pour fournir des indications sur la direction à suivre. C’est une trouvaille intéressante, bien que sur le papier elle soit totalement contre-productive, car elle nous prive de la possibilité de profiter du meilleur aspect de la production de MoonHood, à savoir l’aspect esthétique. Écouter, cependant, est une activité importante lorsque l’on interagit avec The Midnight Walk, car parfois la merveille visuelle de ce jeu vidéo est si envahissante qu’elle distrait, au point de faire passer outre certains aspects importants. 🤔

Avec les yeux fermés, par exemple, il est plus facile de repenser à la valeur de cette phrase que l’on lit au tout début de l’aventure : "Ce jeu vidéo est un récit fait à la main, façonné à partir d’argile, de carton et de rêves". Ce "fait à la main" ramène à l’esprit les images impressionnantes de la réalisation de The Midnight Walk, partagées par l’équipe pendant les mois qui ont précédé la sortie : plus de 700 miniatures réalisées à partir d’argile, scannées à travers des milliers de photos, reproduites par photogrammétrie en numérique et animées ensuite dans un style qui rappelle la stop motion, sans l’être pour autant. Un mélange très réussi entre le numérique et le réel. 😮

Le Brûlé et Potboy

Quand le Brûlé, le protagoniste du jeu, se réveille, il ne sait même pas qui il est. Il se retrouve dans un monde sombre et n’arrive à rien voir ni entendre, jusqu’à ce qu’une étrange créature lui donne une paire d’yeux et d’oreilles à encastrer dans sa grosse tête brûlée. Nous, joueurs, ne savons rien non plus de cet énigmatique personnage et nous ne verrons jamais à quoi il ressemble. Nous connaissons seulement sa mission : atteindre Moon Mountain en marchant le long de la Midnight Walk, un sentier qui traverse un monde où le soleil est désormais éteint et les créatures qui l’habitent ont cédé à la colère, à la désolation et à la mort. C’est un destin inévitable pour ceux qui ont perdu l’étincelle de la vie : le feu. Les flammes ont emporté avec elles les outils pour se chauffer, pour cuisiner, et aussi l’occasion de s’asseoir autour d’un foyer commun pour se raconter des histoires. 🔥

Potboy è la mascotte principale di The Midnight Walk
The Midnight Walk

Lungo il suo percorso il Bruciato incontra Potboy, un vasetto di ceramica che contiene una preziosa fiamma che potrebbe salvare il mondo. Ma Potboy è fragile e spaventato. Ecco che il viaggio dell’eroe assume un significato: dovrà proteggerlo e scortarlo fino alla cima del monte, dove i due avranno l’occasione di dare una nuova speranza a tutti.

Au cours de son parcours, le Brûlé rencontre Potboy, un petit pot en céramique qui contient une précieuse flamme qui pourrait sauver le monde. Mais Potboy est fragile et effrayé. C’est là que le voyage du héros prend tout son sens : il devra le protéger et l’escorter jusqu’au sommet de la montagne, où les deux auront l’occasion de donner un nouvel espoir à tous.

Dans leur pèlerinage, les protagonistes traversent des routes, des avant-postes, des petits villages habités par des créatures singulières : une sorte de sibylle à deux têtes qui parle en rimes de leur avenir, un conteur avec un banjo qui est assis en somnolant près d’un feu de camp éteint, un village de têtes parlantes qui ont renoncé à leur corps. Cinq histoires qui composent les cinq chapitres du jeu vidéo, chacune avec son propre imaginaire si bien caractérisé qu’on a parfois l’impression de marcher dans un diorama sorti directement de The Nightmare Before Christmas. 🌃

Un spectacle extraordinaire

Il y a cependant une autre histoire qui vaut la peine d’être écoutée, et c’est celle que nous racontent les yeux et les oreilles. The Midnight Walk est simplement extraordinaire de ce point de vue. Bien qu’il ait été conçu avec la réalité virtuelle en tête – et cette origine se perçoit à différents moments du jeu, surtout dans ceux qui exploitent la spatialité du son et du regard du joueur – l’âme du titre de MoonHood est si grande qu’elle fonctionne parfaitement même sans le casque VR. 🎧

Il est certain que l’on perd le sens de l’échelle que ces énormes (ou minuscules) miniatures devraient imposer au joueur, mais le spectacle visuel n’en est pas excessivement sacrifié. Cela est dû également à l’étude sur le rendu des matériaux qui composent les personnages et l’environnement, et sur le design de ceux-ci qui apparaît toujours et de toute façon brillant. C’est justement sur le plan créatif que The Midnight Walk est surprenant, car il exploite l’art pour raconter, avec des moments qui rappellent l’animation en stop motion, les marionnettes, le théâtre d’ombres et les premiers effets spéciaux du cinéma de Méliès. 🎭

L’aspect audio est également exceptionnel. Il n’est pas seulement composé de voix, de sons, d’indices murmurés par les personnages qui font partie intégrante du gameplay, puisque l’on nous demande souvent de fermer les yeux et de nous concentrer sur des tintements ou des voix chuchotantes, mais la bande sonore est également très réussie. Constituée de morceaux qui soulignent, toujours de manière mélancolique, blues, certains des moments les plus touchants de la narration. Parfaits pour accompagner les cinq histoires que nos personnages traversent et leur humeur sombre : nouvelles sur le deuil, sur la solitude et, en général, sur un monde où l’obscurité n’est pas seulement absence de lumière, mais aussi absence d’espoir. D’une compréhension envers la douleur des autres.

Plus que la somme des parties

S’il est vrai que l’aspect réalisation de l’œuvre est ce qui vaut le prix du billet, il est important de raconter ce que l’on fait concrètement à l’intérieur d’un jeu vidéo qui reste toujours fidèle à son âme d’aventure narrative. La manière la plus simple de le faire est de décrire les actions à la disposition du Brûlé. Elles ne sont pas nombreuses, à vrai dire : notre protagoniste peut fermer les yeux pour se concentrer sur les sons, donner de simples indications à Potboy et l’envoyer interagir avec des mèches et des amorces, ou manipuler des allumettes, avec les mains ou à travers une sorte de pistolet lance-allumettes qui nous est remis peu après le début du jeu. Autour de ces trois actions – toutes, ou presque, qui ont à voir avec le feu – sont construites les simples mécaniques ludiques de The Midnight Walk. On marche, on s’enfuit lorsque l’on rencontre des créatures hostiles qui nous entraînent dans des sessions stealth, et on réfléchit un peu pour résoudre les puzzles environnementaux. Il n’y a pas grand-chose de plus. 🤔

Entre le quoi et le comment, cependant, il y a une construction qui reste toujours très réussie, agrémentée d’une maturité narrative et artistique qui valorise chaque mécanique ludique, même celles qui sont purement fonctionnelles. Les choix esthétiques, en effet, ne sont jamais une fin en soi, mais contribuent à donner de l’épaisseur aux personnages, au monde et à ses dynamiques, transformant The Midnight Walk en un jeu vidéo qui est décidément plus que la somme de ses parties.

Potboy est souvent la clé pour résoudre de nombreuses situations du jeu vidéo. On finit inévitablement par s’attacher à cette créature si profondément humaine. Il lui arrive de s’éloigner en sautillant à droite et à gauche, seulement pour se retourner et vérifier que vous êtes toujours là. Il vous regarde, vous étudie, vous cherche constamment. C’est certainement lui l’icône de The Midnight Walk, mais ce n’est qu’une des nombreuses créatures dotées d’une âme tangible, concrète. C’est là la grande victoire du titre de MoonHood : vous mettre dans la peau d’un acteur à l’intérieur d’une œuvre qui, entre ses sommets artistiques et ses mécaniques discrètes, est difficile à qualifier de décevante. Si The Midnight Walk finit par toucher les cordes de votre âme, alors vous réussirez à surmonter sans difficulté même ses limites ludiques. 👍

Pour ce faire, cependant, il faut être bien disposé à parler sa langue, ce qui n’est pas si évident, étant donné que le registre dans lequel il s’exprime est toujours farcesque, burlesque, avec une cadence qui semble sortie d’une comptine pour enfants et un lyrisme qui lui est propre et qu’il faut être enclin à saisir. Si l’on y parvient, The Midnight Walk peut nous enseigner qu’un cœur d’argile bat exactement de la même manière que le nôtre. ❤️

Conclusion

The Midnight Walk est une expérience qui vaut vraiment la peine d’être vécue, avec ou sans VR. Au premier plan, il y a sa valeur artistique, qui passe par un design exceptionnel et la fabrication extraordinaire des modèles en argile, scannés et animés en stop motion. Il est impossible de ne pas mentionner également le travail sur le son, avec certaines des pistes les plus belles qu’il nous ait été donné d’écouter récemment, et en général une attention unique pour tout l’aspect audio composé de chuchotements et de vers de toutes sortes. Certaines mécaniques ludiques pourraient s’avérer un peu trop simples, mais le titre de MoonHood est plus que la somme de ses parties, et dans les 5 à 6 heures nécessaires pour le terminer, il raconte une histoire importante sur la chaleur. Pas seulement celle du soleil, mais aussi celle de l’empathie et de la compréhension des autres.

PRO

  • Artistiquement c’est extraordinaire
  • Compartiment audio d’excellence
  • Pensé avec la VR en tête, mais très valable même sans

CONTRE

  • Ludiquement, il n’atteint jamais sa pleine maturité
  • De temps en temps, on ressent les limites d’un monde pensé pour être une promenade

Auteur/autrice

  • portrait Franck rédacteur laportedesjeux.fr

    Je suis un rédacteur passionné de jeux vidéo et de jeux de rôle, avec un œil affûté pour les mécaniques de gameplay, les univers immersifs et les scénarios bien ficelés. Curieux, rigoureux et créatif, j'aime décortiquer chaque jeu pour en révéler les subtilités, qu’il s’agisse de blockbusters AAA ou de pépites indépendantes. Je tente d'avoir une plume dynamique et accessible qui s’adresse aussi bien aux néophytes qu’aux joueurs chevronnés.

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